Nous avons invité le célèbre directeur de la photographie Renato Berta (+ de 120 films!) et Benoît Turquety, enseignant-chercheur en cinéma à l’UNIL, à évoquer leurs lectures et approches respectives de la nuit au cinéma.

La nuit est un lieu de partage entre ombre et lumière, entre crainte et fascination.
Les cinéastes se sont depuis toujours saisi de ce motif pour convoquer des émotions et créer toutes sortes de situations dramatiques: du polar au film de science-fiction, la nuit est aussi un espace-temps propice aux rencontres amoureuses, à la fête ou encore l’expression d’une sollitude exacerbée.

Réaliste, vraissemblable ou au contraire étrange voire fantastique, la nuit au cinéma est une convention qui pousse les cinéastes à prendre parti. Comment raconte-t-on « de nuit » ? Quelles sont les spécificités des tournage de nuit ou figurant la nuit ? Quelles en sont les contraintes ? Pour quel rendu ? Quelle esthétique ?

Sur la base de nombreux exemples puisés dans l’histoire du 7e art, Benoît Turquety présentera l’évolution du motif de la nuit au cinéma d’un point de vue narratif, esthétique et technique.

Puis Renato Berta s’attardera sur des séquences nocturnes de quatre films de sa vaste filmographie (Au revoir les enfants de Louis Malle, No Smoking d’Alain Resnais, Leopardi et Noi credevamo de Mario Martone) pour évoquer son travail de la lumière, du cadre, les contraintes de tournage auxquelles il était confronté, mais aussi aborder des questions de sensibilité et de colorimétrie dans la création de ces différentes « nuits au cinéma ».

Avec

Renato Berta, directeur de la photographie / chef opérateur, il a collaboré avec Louis Malle, Patrice Chéreau, Alain Tanner, Manoel de Oliveira, Philippe Garel, Daniel Schmid, Jean-Luc Godard, Alain Resnais, Amos Gitai, Mario Martone, etc. sur plus d’une centaine de films.

Benoît Turquety, enseignant-chercheur à la section cinéma de  l’UNIL. Son travail porte notamment sur l’historiographie, l’épistémologie des dispositifs de vision et l’histoire des techniques.