En 11 films (dont 7 longs-métrages), Alain Guiraudie s’est imposé comme l’un des réalisateurs les plus singuliers du paysage cinématographique français contemporain.

Réalisme social, film noir, road movie, récits légendaires ou fantaisistes, Alain Guiraudie trace son sillon à travers ces univers aux frontières poreuses, au gré des trajectoires de personnages dont les buts sont à la fois précis et toujours fuyants.

Dans des paysages souvent naturels se dessinent des lignes d’horizon et de fuite où cheminent des corps d’hommes, parfois vieillissants mais toujours désirants, et de femmes qui ne s’en laissent pas conter. Cheminent ou attendent, c’est selon…
« On dit qu’on cherche, on cherche, mais on ne cherche pas, on attend. Moi je préfère chercher en bougeant, j’ai plus l’impression de chercher. Enfin, je me fais moins chier en tous cas » déclarait l’un des personnages des Héros sont immortels, son premier court-métrage. Car chez Guiraudie, le mouvement – ou son absence – dépend toujours de cet obscur objet qu’est le désir.

À l’occasion de cette masterclass animée par Jean-Pierre Rehm, délégué général du FID (Festival International de Marseille), Alain Guiraudie détaillera le rapport qu’il entretient à sa riche filmographie et évoquera ses choix d’auteur-réalisateur.

Intervenants :

Né en 1964 à Villefranche de Rouergue et issu d’une famille d’agriculteurs, Alain Guiraudie réalise plusieurs courts et moyens métrages dont Du soleil pour les Gueux (2001) et Ce vieux rêve qui bouge (2001), présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Jean-Luc Godard le consacrera comme le « meilleur film du Festival de Cannes ». Continuant à tourner dans son Sud-Ouest natal, Alain Guiraudie réalise son premier long métrage, Pas de repos pour les braves, en 2003. Suivent Voici venu le temps (2005) et Le roi de l’évasion (2009). En 2013, L’Inconnu du lac remporte un grand succès. Sélectionné à Cannes dans la section Un certain regard, il y reçoit le prix de la mise en scène et la Queer Palm. En 2014, il publie son premier roman Ici commence la nuit chez POL. Son dernier film, Rester vertical, en Compétition officielle à Cannes, est sorti en août 2016.

Délégué Général du Festival International de Cinéma de Marseille (FID) depuis 2001, Jean-Pierre Rehm est également critique d’art et de cinéma. Il a enseigné l’histoire et la théorie des arts et du cinéma (École nationale des beaux-arts de Lyon et École nationale de la photographie d’Arles), travaillé au Ministère de la Culture (Délégation aux Arts plastiques) et en tant que commissaire d’exposition (musée d’Art moderne du Caire, Yokohama Art Center au Japon, Witte de With de Rotterdam). Il participe régulièrement à la rédaction de catalogues d’exposition, de revues d’art et de cinéma et est également l’auteur de plusieurs monographies d’artistes.

Public cible : Cinéphiles, réalisateurs, producteurs

Voir la masterclass (2h)