Qui conçoit globalement la forme sonore d’un film, dans la succession des étapes de sa fabrication? On se contente d’analyser les conditions d’existence technique du son et on essaie de produire un  » bon son « , c’est-à-dire un son conforme. Pourtant, le sonore est, non moins que le visible, susceptible de création et d’invention. (Daniel Deshays)

Dans Pour une écriture du son puis Entendre le cinéma (Ed. Klincksieck), Daniel Deshays invite à repenser la place du son afin de combattre son uniformisation au cinéma. En s’interrogeant sur les conditions d’existence du son placé face à l’image, il propose ainsi d’en interroger les pratiques. Non pas les pratiques techniques mais bien les pratiques d’écoute et d’écriture à partir de la matière sonore elle-même.

Or, dans le cinéma actuel, qui paraît toujours en inflation de dialogues ou de musiques, le cinéaste oublie souvent de s’interroger sur une telle emphase et sur les conditions d’existence de la parole et de l’inscription de la musique sur ses images.

Pourtant, se priver d’une créativité sonore c’est se priver d’alimenter une part majeure du dispositif  d’écriture cinématographique.

Par quels liens image sonore et image visuelle s’unissent-elles ?
Comment « faire voir » le son et maintenir le sonore à la conscience de chacun ?
Qu’implique l’idée de territoire sonore ? Comment concevoir préalablement le son d’un film alors qu’il évoluera tout au long du processus de construction ?
Telles sont quelques unes des questions qui seront soulevées tour à tour à l’occasion de cette soirée consacrée à l’écriture du son au cinéma.

 
C’est en tant que praticien du son que Daniel Deshays s’est interrogé sur la place, le rôle et le pouvoir du son. Tour à tour réalisateur sonore, ingénieur du son, professeur, essayiste et compositeur français, il a travaillé sur le son direct et sur l’enregistrement de la musique de plus d’une centaine de films au cinéma comme à la télévision, travaillant en particulier avec Chantal Akerman, Philippe Garrel, Agnès Jaoui, Robert Kramer, Xavier Beauvois ou encore Richard Copans.
Il a en outre conçu et réalisé des espaces sonores muséographiques, créé de nombreuses réalisations sonores pour le théâtre et réalisé la production et la prise de son de plus de 250 disques.
Il fut durant 23 ans responsable du département du son à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre qu’il fonda, de même que le département du son de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris où il enseigna 10 ans. Il enseigne ou intervient également dans plusieurs écoles d’art, à l’université Lyon II, à l’ENSAD (Arts décoratifs, Paris), à la FEMIS, à l’INA et à Sciences Po et dans divers lieux de formation professionnelle dont les Ateliers Varan.

Public cible : Scénaristes, réalisateurs, ingénieurs du son