La réalité virtuelle : entre arts scéniques et jeux vidéo
Pour donner suite au 1er événement consacré à la réalité virtuelle cinématographique, nous vous proposons d’explorer les questions du storytelling et de la mise en scène.
La disparition du hors-champ
En faisant exploser le 4e mur (ou l’écran) et, dès lors, disparaître le hors-champ, la réalité virtuelle travaille pour un spectateur autour duquel la mise en scène s’organise. Alors qu’au cinéma le réalisateur canalise, à travers le plan, le regard du public, en VR, le réalisateur crée un monde dont le spectateur va être un témoin indépendant et libre de regarder (et parfois d’agir) où il veut, comme dans une performance. Révolution copernicienne pour les scénaristes et réalisateurs, la réalité virtuelle est un nouveau langage dont la grammaire doit encore être écrite, en désapprennant, en partie, les codes du cinéma.
Le scénariste, le metteur en scène et le créateur de jeu vidéo
Pour évoquer cette nouvelle façon de raconter des histoires, le scénariste Nicolas Peufaillit, qui vient de se frotter à l’exercice de l’écriture pour la réalité virtuelle avec Les Passagers, évoquera ainsi la question de la narration et des moyens narratifs de recréer du champ là où il n’y en a (a priori) plus.
Et parce que la VR implique un rapport et un jeu avec l’espace plus proche des arts scéniques et du jeu vidéo que du cinéma, le metteur en scène de théâtre Laurent Bazin et le concepteur de jeux vidéo et de récits interactifs, Nicolas Pelloille (http://hiver-prod.com) rejoindront le scénariste pour aborder ensemble les questions de mise en scène qui implique un « truc » de théâtre (la conduite de l’attention) et un dispositif de jeu vidéo (l’interaction).
Comment rester un auteur alors que l’on cède ses pouvoir au spectateur sera sans aucun doute l’une des questions à laquelle ils tenteront ensemble et chacun avec leurs arguments professionnels (le storytelling, la mise en scène et l’interactivité) de répondre.
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Nicolas Peufaillit collabore à l’écriture de plusieurs longs-métrages, dont Un coeur simple de Marion Laine, Un prophète de Jacques Audiard, Les enfants de Timpelbach de Nicolas Bari et La horde de Yannick Dahan & Benjamin Rocher. Il obtient, en 2010, le César du meilleur scénario original pour le film Un prophète, en compagnie de Jacques Audiard, Thomas Bidegain et Abdel Raouf Dafri. Depuis 2016, il développe sa première fiction interactive en réalité virtuelle, Les Passagers, à vivre à bord d’un train. Expérience interactive et connectée à un voyage en train, Les Passagers permet de se glisser dans la peau d’une jeune femme qui vient de tout plaquer, d’un artiste qui surmonte son agoraphobie, d’un enfant qui voyage seul pour la première fois et d’une vieille femme qui perd la mémoire. En plongeant dans l’intimité de l’un de ces quatre personnages assis face à face, le voyageur-spectateur saura-t-il percevoir des autres et les aider à prendre des décisions cruciales.
Les premières créations de Laurent Bazin le portent de la comédie musicale (Signé Corbeau aux Folies Bergère) au thriller médiéval (Fol ou le Siècle d’Ombrescréé à la MC93 Bobigny). En 2009, il fonde la compagnie Mesden, qui repose sur des collaborations régulières et fidèles avec différents corps de métier pour travailler au renouveau des possibilités narratives d’un théâtre aux multiples dimensions (plastiques, interprétatives, musicales, techniques…). La question de l’image est au centre de son travail, il s’agit de variations autour de la pulsion scopique, qui a fait l’objet de sa recherche durant un an à la villa Médicis, à Rome en 2015-2016, où il a réalisé son premier film en réalité virtuelle, Les falaises de V (http://bit.ly/2m887f2). Performance immersive unique durant laquelle le spectateur, équipé d’un casque de réalité virtuelle, est amené à endosser le rôle d’un prisonnier emmené dans un hôpital, afin de pouvoir bénéficier du fameux « Programme Réciprocité », un projet, lancé par le gouvernement, qui offre la possibilité aux détenus de longue durée d’obtenir des années de remise s’ils consentent à faire don de leurs yeux en échange d’une remise de peine.
Nicolas Pelloille est assistant de production sur plusieurs longs métrages. avant de fonder, en 2010, la société Vivement l’Hiver pour développer des jeux vidéo et des récits interactifs.
Il y occupe le rôle de directeur créatif, en concevant des mécaniques narratives (gamedesign, gameplay, scénario) et la réalisation des contenus. Avec Nicolas Peufaillit, il crée Ordesa, un jeu vidéo en prises de vue réelles (http://ordesa-the-game.com)
Un événement organisé en partenariat avec Sophie Sallin
Public cible : Scénaristes, réalisateurs, comédiens
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11.10.2024, 09:30-17:30
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