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Le noir et blanc à l'ère numérique

A travers des exemples de films et de réglages de caméras et de workflows, cet événement consacré au Noir et Blanc se propose de mettre en lumière quels choix peuvent être faits et pour quels résultats.

Depuis plusieurs années, le cinéma numérique permet de travailler le noir et blanc avec beaucoup plus de nuances et de diversité qu’aux débuts de l’ère digitale. Contraste, texture, gradations des gris, les options qui s’offrent aux directeurs de la photographie leur permettent désormais un contrôle de l’image de plus en plus créatif dans cette recherche graphique et formelle propre au noir et blanc.

Films historiques, films de genre, drames intimistes, si les films en noir et blanc demeurent minoritaires sur nos écrans, on a pu observer ces dernières années une recrudescence d’oeuvres qui témoignent de ce choix tant esthétique que dramaturgique.
Béla Tarr en a fait sa marque de fabrique et des cinéastes comme Miguel Gomes (Tabou), Ciro Guerra (L’étreinte du serpent), François Ozon (Frantz) ou encore Germinal Rouaux (Left foot, right foot) ont à leur tour ponctuellement opté pour le noir et blanc.

Le recours au noir et blanc dans le cinéma contemporain continue ainsi de questionner les moyens de créer de la dramaturgie à travers des représentations de la réalité aux antipodes du réalisme clinique et de la course aux pixels des premiers temps du cinéma numérique.

En effet, avec l’arrivée des caméras digitales, les directeurs de la photographie avaient perdu, au tournage comme en post-production, une part de leur contrôle artistique sur l’image.
Aujourd’hui cette tendance s’est inversée et il existe de plus en plus de manières de déterminer avec précision l’image que l’on souhaite créer, grâce à l’accès à des paramètres jusqu’alors bridés, à une large palette d’options aujourd’hui accessibles, mais surtout via une combinaison de choix d’un bout à l’autre des workflows.
Ce constat est tout autant valable pour la couleur que pour le noir et blanc numérique, dont les nuances et la grande diversité de textures permettent désormais aux directeurs de la photographie et aux cinéastes de déployer leur talent et leur imaginaire.

Comment les directeurs de la photographie peuvent-ils contrôler l’image en noir et blanc ? Et jusqu’où peuvent-ils aller ?

La question sera posée à Philippe Ros qui mène depuis plusieurs années des recherches sur le noir et blanc numérique et a expérimenté une série d’options caméras (par exemple le retrait du filtre infrarouge) et de réglages de workflows (notamment d’étalonnage) avec des coloristes qu’il exposera dans le détail à l’occasion de cette soirée.
Joao Ribeiro a quant à lui signé l’image en noir et blanc du film Lettres de guerre de Ivo Ferreira (2016 – inédit en Suisse) dont la projection d’extraits ponctuera sa démonstration. Il reviendra en effet sur ses recherches, ses orientations et ses choix techniques mais surtout artistiques (en particulier le fait d’avoir filmé nativement en couleur) qui donnent chair à des images d’une grande beauté saluées par de nombreux prix au Portugal et à travers l’Europe.

Intervenants :

Philippe Ros, AFC, directeur de la photographie et superviseur technique de l’image français (Océan de Jacques Perrin et Jacques Cluzzaud, Home de Yann Athus-Bertrand…)
Joao Ribeiro, AIP, directeur de la photographie portugais (Cartas da Guerra de Ivo Ferreira, Ascensão de Pedro Peralta, Treblinka de Sérgio Tréfaut)

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